Solitude
J’ai ouvert en grand la solitude
C’était le temps des échos
Échos de la mer du vent des pins
La solitude est parfois verte de feuilles
Et d’autres fois bleue comme avant l’était le ciel
Et récemment rouge comme avril de géraniums
La solitude est un exploit
Précaire bien sûr mais un exploit
Elle cherche le pouvoir de l’abandon
Et l’abandon du pouvoir
Si bien que si j’ouvre
en grand la solitude
Je fermerai avec les doutes
Les volets du rêve
(Mario Benedetti, extrait de Inventario Cuatro, traduction de lignelila)